Et alors j'ai été convoquée pour la sélection professionnelle.
Et alors il y avait des jury à Toulouse, mais moi j'ai été convoquée à Paris - ça coûtera 500 euros au CNRS, c'est ballot.
Et alors je passe le portique de sécurité à l'aéroport de Blagnac et ça bipe, je repasse, ça rebipe, j'ai droit à la fouille au corps, ça bipe au soutif, bingo c'est les baleines.
Et alors on s'envole, là dessous c'est beau, et tout à coup c'est plus rien, c'est blanc, c'est nuage, c'est comme des moutons l'un à côté de l'autre - et je n'ai pas eu le temps de voir si je voyais mon chez moi, crotte.
Et alors j'arrive à Orly, de là haut c'est comme une ville joyau, c'est comme un petit bijou étalé là sous mes pieds, toutes ces lumières me font de l'oeil.
Et alors je pars de l’avion et je me dirige vers l'orlyval.
Et alors je croyais voir Valentin, mais non, parait qu'il y a trop de bouchons alors il a pas envie, bref il a pas envie tout court, c'est la vie.
Et alors j'appelle mon papa pour qu'il vienne me chercher.
Et alors j'appelle Mino pour qu'on se voit.
Et alors j'arrive chez moi, ha non chez papa, chez moi c'est plus là.
Et alors je retourne dans ma chambre de jeune fille, qui n'a pas changé, sauf qu'il y a tout le foutoir que mon papa ne sait pas où mettre qui est là...
Et alors je redeviens jeune fille, j'ai de nouveau 17 ans.
Pendant 5 minutes.
Et alors Mino arrive, je descends l'attendre sur le trottoir.
Et alors je la vois là bas au bout de la rue, et elle me voit aussi, on se fait des grands signes, on a de nouveau 17 ans, là toutes les deux ensemble à Massy.
Et alors je mange trois bidules avec mon papa devant la télé, puis on va se coucher.
Et alors je me récite ce que je veux dire, sans regarder mes notes, je lis, je fais dodo.
Et alors c'est le matin, le jour J, argh, il est 6h00, le chien des voisins du dessous aboie et me réveille.
Et alors je bouquine un peu en attendant d'aller déjeuner.
Et alors c'est 7h00, j'entends mon papa dans la cuisine, je me lève, on déjeune tous les deux.
Et alors on attend 8h45 pour partir, il m'emmène à la gare, ça me laissera du temps pour arriver sereinement.
Et alors c'est l'heure on part, y'a des bouchons, y'a le camion poubelle, et mon papa fait que dire halalala j'aurais dû passer par en bas, j'aurais dû tourner à gauche, j'aurais dû... Mais comme il n'a pas fait ça ne sert à rien, donc on attend notre tour de passer.
Et alors on arrive à la gare, tout à changé, et tout à coup juste derrière un énorme parking jaune qui n'existait pas, je vois la gare toute petite et rustique, comme dans mon souvenir.
Et alors pas la peine de faire la queue au guichet, y'a un automate à billets, et personne devant, donc j'achète mon billet en 1 minute chrono, alors que je m'étais prévu 10 minutes.
Et alors je prends le train.
Et alors je descends à versailles chantier, on est évacué pour cause de coli suspect.
Et alors je stresse, je ne sais pas comment rejoindre mon but.
Et alors j'appelle pour expliquer le problème et prévenir que je ne sais pas si je serais à l'heure.
Et alors j'attends, j'attends, j'attends, dans la fumée des cigarettes énervées des autres passagers qui attendent attendent attendent.
Et alors les démineurs sont passés, je cours vers mon quai.
Et alors le train arrive 5 minutes après, je regarde l'heure, c'est bon je vais arriver dans les temps.
Et alors j'arrive à Meudon, je me trompe au lieu de descendre je monte, alors forcément je ne trouve pas le lieu idoine.
Et alors je stresse encore plus.
Et alors je vais dans le bon sens et j'arrive, et je trouve le bâtiment, la porte de mon jury et 3 nanas déjà devant alors que c'est mon tour.
Et alors je dois passer à 10h45, il est 10h42.
Et alors une femme sort la tête et demande "madame Parisot est-elle arrivée ?".
Et alors je dis oui.
Et alors je fais mon speach, je m'explique, je réponds au questions.
Et alors maintenant y'a plus qu'à attendre le résultat.
Et alors je suis sortie, maintenant faut attendre l'heure de départ, je vais à paris me balader.
Et alors je prends le métro, et surtout les couloirs du métro.
Et alors j'avais oublié comme ça pue, ça pue, ça pue...
Et alors je me promène à Montparnasse, mais il y a des travaux, alors la balade est sans plaisir.
Et alors je prends le métro et je vais au Luxo.
Et alors je me dirige vers le jardin du Luxembourg, et juste devant il y a un vendeur de marrons chauds, et j'avais oublié comme ça sent bon !!
Et alors je me trouve un banc dans un coin tranquille, c'est vert et roux, il y a des statues, je bouquine 1 heure, j'ai mal aux pieds.
Et alors je vais me promener sur le Luxo, voir les boutiques.
Et alors c'est temps de repartir.
Et alors j'arrive à Orly, encore 1h30 trop tôt.
Et alors je fais ma carte d'embarquement, je fais le tour des boutiques, et je m'installe pour lire.
Et alors c'est temps d'embarquer.
Et alors je passe le portique de sécurité, et ça bipe, je repasse, et ça rebipe.
Et alors j'ai droit à la fouille au corps, ça bipe au soutif, parait que c'est les baleines.
Et alors je m'installe près du hublot.
Et alors autour de moi, y'a que des hommes en costard sombre.
Et alors on s'envole, et je regarde, mais il fait déjà noir, je vois les lumières de la ville s'éloigner.
Et alors j'arrive à Toulouse.
Et alors je suis chez moi. Chez moi.
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